L’infidélité touche de nos jours toutes les sphères de notre existence : privée, affective, politique, religieuse, professionnelle, économique, et elle devient monnaie courante, sous l’effet de facteurs divers et hétérogènes : mobilité géographique, nouvelles technologies, individualisme, allongement de la vie, zapping, etc.
Faut-il pour autant se montrer nostalgique de l’époque où la fidélité était chose commune ? Non, ce serait tomber dans le piège que nous tendent notre méfiance et un désir de transparence liberticide et policier. Autrefois, la fidélité était contrainte ; chacun obéissait à l’injonction « sois fidèle », par peur de la damnation éternelle, peur de la misère sociale, peur du chômage… Aujourd’hui, cet impératif est inopérant et n’a plus de sens. Il faut mériter la fidélité de l’autre. Du même coup, le contenu et le sens de cette valeur se transforment. Dans un monde d’infidélités croissantes, la fidélité, libre et choisie, devient une force. Dans l’économie, elle est même un atout compétitif.